Pouvez-vous nous décrire et expliquer l’affiche ?
Notre affiche pour la Fête de la musique 2023 représente un personnage musicien composé d’instruments, à la manière d’un totem ou d’une mascotte ludique et bon enfant. Les couleurs utilisées, jaune, rouge et bleu, évoquent un emoji joyeux et dynamique ou la vision d’un artiste éclairé dans le faisceau d’un projecteur. Cet appel coloré donne à l’affiche un impact immédiat dès le premier regard, elle est lisible et accessible à tous les publics.
Les techniques graphiques utilisées restent simples, avec seulement trois couleurs précitées, ce qui ajoute à l’efficacité visuelle de l’affiche. Cependant, en regardant de plus près, on peut entrer dans le détail, observer que les instruments sont superposés les uns sur les autres, créant ainsi un effet de foisonnement et de diversité baroque. Cette superposition d’instruments ajoute de la complexité et de la subtilité à l’image. Cela crée une expérience visuelle sensible pour le spectateur, combinant à la fois la simplicité et complexité, ce qui rend, nous l’espérons, l’affiche attrayante, ironique et captivante.
Quel est le message que vous avez voulu faire passer ? Quel est l’élément que vous souhaitez que le public de la Fête de la musique retienne ?
La Fête de la musique est un moment festif pour tous. Ce personnage n’a pas d’âge, il est de toutes les générations. Il évoque le plaisir et pose néanmoins une ambiguïté, est-il la représentation de l’artiste musicien ou du spectateur mélomane ? Il est tout cela, il évoque l’universel de la gourmandise musicale et le partage ouvert à tous. Il appelle aussi à l’animation, à la vibration et au-delà de l’affiche, à l’écran vous allez le voir bouger…
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour ce visuel ?
Nos sources d’inspiration sont multiples, très éclectiques comme toujours, elles sont d’abord musicales dans un mélange pop, électro, jazz. Elles sont notre plaisir du spectacle vivant, le cirque de notre enfance ou la house music de l’adolescence, elles sont aussi graphiquement du côté de Grapus ou d’Arcimboldo, elles sont enfin dans nos archives personnelles, dans nos notes, nos carnets de croquis et toutes les images que nous collectionnons.
Quels sont les défis auxquels vous avez dû faire face au moment de créer l’affiche de cet événement musical, art qui passe essentiellement par l’ouïe et moins par la vue ? Quels sont les liens que nous pouvons tisser entre arts visuels et musique ?
Passionnés de musique comme notre petite biographie le cite, nous avons une belle expérience dans la traduction visuelle d’un univers musical. C’est passionnant de se plonger dans le travail d’un artiste et de l’illustrer, nous l’avons beaucoup fait pour de multiples albums d’artistes très célèbres ou d’autres ultras confidentiels, mais toujours avec la même recherche, la même énergie. Pour la Fête de la musique néanmoins l’exercice était un peu différent. Il ne s’agissait pas selon nous de traduire une ambiance musicale unique, mais l’esprit populaire, universel et souvent amateur qui fait l’essence de cet événement.
Écoutez-vous de la musique en créant ? Si oui, qu’écoutez-vous ?
La musique est permanente dans l’atelier ou presque, pendant des années elle a même pris la forme de compilations sur CD sous le nom d’Hartland Sessions ces compilations nous représentaient dans notre humour, notre goût du voyage, de la danse et notre curiosité. Elles vous emmenaient musicalement du Pakistan au Brésil et faisaient un détour par Londres inévitablement, tournaient autour de la cumbia péruvienne, revenaient dans le krautrock berlinois, la new wave des années 80 et faisaient même quelques incursions dans la chanson française… Plusieurs de nos amis ont collectionné ces CD dont l’édition n’a circulé qu’auprès de quelques chanceux. Mais vous pouvez retrouver encore aujourd’hui tout cet éclectisme sur notre Spotify : open.spotify.com/playlist/0J2Jh3K028yqXprfJT5ZSv?si=6dd6a3d8e8194789
Quel est votre programme pour le 21 juin au soir ?
Surtout ne rien prévoir ! Marcher, simplement, ce qui est une autre de nos occupations favorites, déambuler et se laisser porter de terrasse en terrasse au gré des sons du rythme et des rencontres qui nous feront danser, rester curieux et ouverts.
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